Groupe de travail sur le développement des femmes arbitres

Article # 1

La création de ce groupe de travail a suscité beaucoup d’enthousiasme! De nombreux arbitres de partout au Canada ont exprimé le désir de s’impliquer dans ce mouvement en pleine expansion. Nous vous invitons à nous faire part de vos commentaires et/ou préoccupations après chaque publication. Veuillez me les envoyer à sjforand@gmail.com.

C’est avec grand plaisir que notre Groupe de travail sur le développement des femmes arbitres vous présente notre première publication intitulée : « Recrutement et rétention des femmes arbitres ». 

Nous nous sommes d’abord penchés sur le recrutement des femmes arbitres. Selon des statistiques de Softball Canada, il y avait 20 % de femmes parmi les arbitres en 2016. En 2019, la proportion est passée à 30 %. C’est toutefois différent en balle lente où il y a moins de 10 % de femmes. L’objectif de notre comité est de réduire encore plus cet écart, tant à la balle lente qu’à la balle rapide, et d’augmenter la participation des femmes arbitres à travers le Canada. 

La première discussion de notre équipe a été de savoir pouvait-on attirer de futures candidates. Nous avons d’abord pensé aux joueuses de softball. Le scénario idéal serait d’avoir des femmes arbitres solides qui agissent à titre d’arbitres pendant des matchs de softball féminin afin de montrer l’exemple! Les joueuses pourraient en être témoins et réaliser qu’elles peuvent le faire elles aussi ! La recette du succès consisterait donc à attirer ces femmes vers l’arbitrage pour ensuite leur offrir des mentors féminins. La ringuette est un sport entièrement féminin où on retrouve une forte représentation de femmes arbitres. Le groupe de travail a soulevé le fait qu’il n’y avait pas assez d’interactions entre les femmes arbitres qui connaissent du succès et celles qui aspirent à devenir comme ces femmes. Il faudrait partager leurs histoires davantage. Les possibilités diffèrent d’une province à l’autre. 

À Terre-Neuve, la discipline de balle rapide compte actuellement sur un programme local, mais les ligues féminines de niveau supérieur connaissent des difficultés. Pour des femmes arbitres inexpérimentées, il peut être difficile, voire impossible, de passer au niveau intermédiaire et au niveau senior masculin. La Nouvelle-Écosse dispose d’un nombre limité de ligues mineures qui sont dispersées dans quelques petites régions à travers la province. De plus, le groupe de travail soulève le fait qu’en balle lente, il existe surtout un système à un arbitre dans les compétitions féminines et masculines, ce qui rend encore une fois difficile le mentorat sur le terrain. L’Ontario possède des ligues mineures masculines et féminines de balle rapide dans toute la province, mais pas en balle lente. Il s’agit uniquement de compétitions masculines et féminines. Dans la Super Series de London en Ontario, les meilleurs arbitres se sont contentés d’arbitrer chez les hommes pendant de nombreuses années. Ces compétitions requièrent une grande gestion et elles sont très stressantes, ce qui fait que très peu de femmes restent et continuent à arbitrer chez les hommes. La situation a toutefois changé, car les arbitres travaillent aux deux compétitions (s’ils en sont capables), ce qui répond aux besoins des deux compétitions en plus d’offrir d’excellentes possibilités de mentorat. C’est une situation gagnante qui offre un produit solide sur le terrain. Grâce à cette atmosphère positive, des joueuses participant à la compétition ont rejoint l’équipe d’arbitres.

Des vidéos de recrutement ont été produites dans de nombreuses provinces afin de susciter l’intérêt pour l’arbitrage. Le Québec en a publié une en ligne. Vous pouvez la regarder sur http://www.softballquebec.com. Allez au bas de la page et cliquez sur « Devenir arbitre de Softball Québec ». Vous pouvez aussi la regarder sur YouTube en utilisant le même titre. L’Ontario lancera sa propre vidéo de recrutement le mois prochain. Softball Canada travaille aussi à produire des vidéos de recrutement qui pourront être utilisées. 

En Colombie-Britannique, il existe des programmes et des cours de softball axés sur le développement de l’athlète et qui comprennent un module sur l’arbitrage. Les étudiants peuvent ainsi obtenir un prérequis pour éventuellement devenir arbitres. C’est une bonne idée, n’est-ce pas ? 

Dans plusieurs provinces, des programmes « Amenez un(e) ami(e) » aux cliniques de niveau 1 et aux réunions d’arbitres (avec des prix de présence) ont permis de recruter un nombre record de nouveaux candidats! C’est une excellente façon de faire croître notre programme!

Maintenant, comment la garder?

Concernant la rétention, un des points les plus importants fournis par le groupe portait sur le fait qu’il existe une perception incessante voulant que les femmes ne puissent pas tout faire! Le terme « tout faire » comprend la famille, le travail et la vie de famille. Les femmes finissent par devoir choisir et, la plupart du temps, les hommes ne sont pas obligés de le faire! Elle doit choisir! Incroyable de constater que ce commentaire a été fait lors d’un précédent Congrès des bleu(e)s. Cet obstacle doit être surmonté et ce message doit changer! C’est une question d’équilibre! Voilà l’élément essentiel!

Grâce à ses projets éducatifs, un de nos membres a pu conclure que la première raison pour laquelle les femmes arbitres ont quitté l’arbitrage était le temps qui doit y être consacré. Le temps passé loin de sa famille pour des tournois. Être trop brusquée, trop rapidement. Un engagement trop important peut être source de pression et peut conduire à l’épuisement professionnel! Encore une fois, l’équilibre!

Le mentorat est une initiative qui aide à la rétention, en particulier quand c’est fait par des femmes fortes, mais aussi par leurs homologues masculins. Beaucoup d’hommes arbitres font un travail fantastique de mentorat auprès de leurs collègues arbitres sur le terrain et à l’extérieur de celui-ci.

Une discussion très intéressante en provenance de la Saskatchewan a porté sur l’utilisation du programme « Carton jaune ». Tout comme le football, le volleyball et même certains programmes de baseball, l’utilisation du carton est un système de conséquences progressives. Ce site Web explique son utilisation : https://www.youtube.com/watch?v=27GlSI-uFcY.

Jetez-y un coup d’œil! Il peut donner une voix à un arbitre inexpérimenté et il peut maintenant tracer les limites d’un comportement acceptable. 

La dernière clé de la rétention est la protection contre les abus et le harcèlement. Nous ne pensons pas que nous serons un jour complètement à l’abri, mais la lutte contre le harcèlement doit faire partie de tous les programmes! Pas seulement les programmes d’arbitres, mais aussi les programmes d’entraîneurs et de joueurs. Ces programmes doivent apprendre à communiquer, comprendre, encourager et protéger les participants. Les cliniques de niveau 1 de la Colombie-Britannique ont vu la participation des femmes chuter de 70 % à 30 % au niveau 2 puisque les jeunes abandonnent! Pourquoi? Les sondages peuvent aider les provinces à mieux comprendre cette réduction drastique. Les jeunes femmes arbitres sont particulièrement vulnérables aux abus et au harcèlement. 

En conclusion, étant donné les moyens et les façons d’attirer et de garder les femmes arbitres, que compte faire Softball Canada, votre province, votre association régionale et locale pour réduire l’écart et augmenter la participation féminine sur le terrain ? Tant que le groupe d’arbitres ne sera pas considéré comme une équipe et non désigné par un sexe spécifique, nous aurons du travail à faire et des barrières à abattre.